Marie-claire Blais

Janvier. Le mois le plus obscurément blanc de la saison des froids.

Les jeunes gens n'ont souvent pas d'autres armes que leur silence et leurs mépris.

L'amour est un acte trop lucide, son passage dans la vie ne déchire-t-il pas des années d'habitude, parfois, ne chasse-t-il pas tout un passé ?

Ceux qui pratiquent ouvertement la cruauté se vengent souvent des malheureuses conditions de leur existence.

Cet espoir que nous avons tous d'être compris, rassurés, consolés par la nature, l'angoisse crée un vide que la nature remplit, fertilise.

La fin d'une vie n'est rien à côté de la fin de l'amour.

La fin d'une vie n'est rien à côté de la fin d'un amour.

Soyez révolté, méchant si vous le désirez, criez, pleurez, mais ne vous cachez pas au fond de votre détresse comme les fous se cachent dans leur folie.

Les enfants, vois-tu, dans le monde, simplement parce qu'ils sont des enfants, ce sont déjà des prières. Les plus belles.

Votre but le plus impérieux doit être de libérer en vous l'humain. Ensuite vous comprendrez que les autres existent vraiment.

La mort n'atteint pas seulement celui qui doit fermer les yeux à jamais mais aussi les autres, tous les autres qui recevront l'horreur et l'absence en partage.

La vie entrave l'âme. La mort dégage. C'est peut-être le seul temps d'amour.

Ecrire un roman, c'est savoir que chaque mot fait aussi partie d'un immense trésor.

Tout est utile, c'est étrange. La peine ne se perd pas. Elle sert à la joie des autres.

Comment n'êtes-vous pas révolté par la douleur humaine ? Cette sorte de placidité serait-elle la sagesse ?

On est toujours un peu étranger dans la vie et très seul.

La belle tendresse gauche appartient à ceux qui vont partir, comme à ceux qui vont mourir.

Plus un amour est passager plus il semble inhabituel.

Si nous n'avons pas de vie future, nous avons eu nos vies antérieures et elles sont le secret et les liens de nos existences d'aujourd'hui.

L'amour n'est-il pas le dieu du temps perdu ?

L'intelligence est souvent nuisible à l'amour.

Ecrire, c'est mourir un peu !

Comment oublier cette certitude d'être indispensable à tous, et cela sans orgueil !

N'est-ce pas la curiosité qui nous retient à la vie ?

Il y a un espoir souverain dans les yeux des jeunes filles.